Le 22 février 2025, par Urbanitas.fr. Temps de lecture : deux minutes.
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Environnement et économie agricole
Plantes, insectes, mammifères, poissons... Plus de 800 espèces non visées subissent les effets néfastes des pesticides selon une méta-analyse de 1705 études. Une menace sous-estimée pour nos écosystèmes.
Une équipe internationale de chercheurs a publié le 13 février 2025 dans la revue Nature Communications une synthèse alarmante, portant sur l’empreinte de l’usage des pesticides sur la biodiversité. Analysant 1705 études couvrant 471 substances actives, ces scientifiques révèlent que les pesticides agricoles, commerciaux et domestiques affectent négativement un large spectre d’organismes non ciblés.
L’étude, menée par l’université des sciences et technologies de la Chine de l’Est, identifie des conséquences délétères pour plus de 800 espèces de plantes, champignons, insectes, poissons, oiseaux et mammifères. Ces effets se manifestent sur leur croissance, leur reproduction et leur comportement.
« On suppose souvent que les pesticides sont d’abord toxiques pour les "nuisibles" qui sont ciblés ainsi que les organismes qui leur sont proches, mais c’est clairement faux », explique Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex et co-auteur de l’étude. Il souligne que cette incidence grave « menace l’intégrité des écosystèmes ».
Les chercheurs remettent en question la durabilité des pratiques actuelles et recommandent d’améliorer les évaluations des risques. Ils notent également que leurs observations concernent des substances isolées, alors que la présence d’additifs ou l’usage combiné de plusieurs molécules pourrait « exacerber » ces effets négatifs.
Pour atténuer ces problèmes, les scientifiques préconisent des politiques favorisant la réduction de l’utilisation des pesticides ou l’optimisation de leur efficacité.
D’autres experts, comme Oliver Jones, professeur de chimie à l’université australienne RMIT (Institut royal de technologie de Melbourne), suggèrent que le problème pourrait être encore plus vaste, car l’étude ne couvre que les espèces pour lesquelles des données étaient disponibles.
La biodiversité constitue un véritable "filet de sécurité" pour les écosystèmes confrontés aux perturbations environnementales. Les recherches scientifiques démontrent qu’une plus grande diversité d’espèces au sein d’une communauté végétale accroît non seulement sa productivité moyenne, mais la rend également plus stable face aux variations.
Cette résilience accrue repose sur deux mécanismes distincts. D’abord celui de complémentarité : des espèces différentes tendent à développer des stratégies variées pour exploiter les ressources disponibles (eau, lumière, nutriments), limitant ainsi la concurrence entre elles et optimisant l’utilisation des ressources. Joue d’autre part un principe de redondance : si une espèce disparaît suite à un stress environnemental ou une attaque pathogène, d’autres espèces plus résistantes pourront prendre le relais du rôle joué par l’espèce disparue, et maintenir les fonctions essentielles de l’écosystème.
Apparue dans les champs de la recherche en agronomie et écologie en 1928, sous la plume de l’agronome américain Basil Bensin (1881-1973), l’agroécologie s’inspire directement de ces principes. En favorisant la diversification des cultures et en préservant la biodiversité des sols, cette approche vise à développer des systèmes agricoles plus résilients face aux aléas climatiques et biologiques.
Urbanitas.fr
Biodiversité : variabilité des organismes vivants de toute origine (dont les écosystèmes terrestres, marins ou aquatiques) et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela inclut la diversité au sein des espèces, entre les espèces, et celle des écosystèmes.
Organismes non ciblés : tout organisme vivant (animaux, plantes, micro-organismes) qui ne constitue pas l’organisme nuisible pour lequel le pesticide est appliqué.
Pesticide : toute substance ou mélange de substances d’ingrédients chimiques ou biologiques destinés à repousser, détruire ou contrôler tout organisme nuisible, ou à réguler la croissance des plantes.
Étude citée : Pesticides have negative effects on non-target organisms (nature.com)
Ressource : Biodiversity articles within Nature Communications (nature.com)
Ressource : Convention on Biological Diversity (cbd.int)
Ressource : Le Code de conduite international sur la gestion des pesticides (fao.org)
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